30 ans de Convention relative aux droits de l’enfant : Pour chaque enfant, ses droits.

La discrimination contre les femmes existe encore dans tous les pays. Il faut que ça change et il faut se tenir debout pour faire changer les choses.Malala Yousafzai, lauréate du prix Nobel de la paix 2014
Ils disent que nous, les écoliers, nous ne savons pas de quoi nous parlons, que nous sommes trop jeunes pour comprendre comment le gouvernement fonctionne. Nous répondons : C…. !»Emma Gonzales, cheffe de file du mouvement « March for our lives »
Les yeux de toutes les générations futures sont tournés vers vous. Et si vous décidez de nous laisser tomber, je vous le dis : nous ne vous pardonnerons jamais ! Nous ne vous laisserons pas vous en sortir. Nous mettons une limite, ici et maintenant : le monde se réveille et le changement arrive, que cela vous plaise ou non.Greta Thunberg, militante écologiste
Je viens ici parler au nom des enfants qu’on met dans les cachots en dépit de la loi. Je me fais la porte-parole des enfants qu’on bat, qu’on soumet aux traitements humiliants, cruels et dégradants. Je me fais l’avocate de ces enfants abandonnés, privés d’amour, de nourriture, d’éducation, privés de protection, privés de tout […] dont les droits qui font couler tant d’encre et de salive dans les livres, les journaux, dans diverses rencontres nationales et internationales, sont pourtant largement méconnus.Shekinah Lonji, vice-présidente du Comité provincial des enfants de Kinshasa
Si c’est pour aider la communauté, je mettrais tous leurs problèmes en dedans de moi pour que ce soit juste moi qui les porte […]. Si j’étais magicien, c’est cela que je ferais et je partirais d’ici avec leurs problèmes pour qu’ils soient tous heureux.Paroles d’un jeune Atikamekw(1)

Il y a 30 ans, les dirigeants du monde prenaient un engagement historique en faveur des enfants, pour la protection et la réalisation de leurs droits, en adoptant la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant le 20 novembre 1989. Premier texte juridiquement contraignant concernant les enfants, il demeure à ce jour le traité relatif aux droits de l’homme le plus largement ratifié de l’histoire. Il y a 25 ans, le même jour, était créé le Bureau international des droits des enfants.

Quelques décennies plus tard, quel regard pouvons-nous porter sur nos actions en faveur des droits de l’enfant ?

Le regard des enfants est lui sans équivoque.

Aujourd’hui, ils ne craignent plus de prendre la parole, ils s’expriment et se battent pour leurs droits, pour une vie sans discrimination ni violence, pour un accès à l’éducation et pour une protection efficace contre le réchauffement climatique et l’exposition numérique, pour une enfance heureuse, saine et libre. Les enfants s’identifient à des modèles de pairs qui transcendent les frontières pour porter leur message sur la scène internationale, et comptent désormais comme des interlocuteurs de premier plan.

Leur message est clair : ils ont le droit de se faire entendre et nous sommes dans l’obligation de les écouter et de prendre en compte leurs opinions.

En cette journée de célébration, il y a des raisons de se féliciter. À l’échelle mondiale, l’enregistrement des naissances et la scolarisation sont en hausse, alors que la mortalité infantile et les mutilations génitales féminines sont en baisse. Nos sociétés sont plus outillées que jamais pour promouvoir et défendre les droits des filles et des garçons, et des lois, stratégies et actions plus robustes sont en place pour prévenir et agir lorsque des abus surviennent.

S’il reste encore beaucoup, beaucoup à faire, il n’en demeure pas moins que cette prise de conscience et revendication citoyenne des enfants est sans doute là, la plus belle des avancées de ces trente dernières années.

Le Bureau international des droits des enfants est fier de ce mouvement et s’engage pour les décennies à venir à placer au cœur et au premier plan de toutes ces actions, la voix de l’enfant. Célébrons les droits de l’enfant, car la révolution dans nos façons de mobiliser et de respecter les filles et garçons n’a pas fini de modifier notre façon de voir le monde.

 

(i) Jocelyne Pronovost et al. « Le point de vue d’adolescents atikamekw sur les problèmes psychosociaux qui touchent les jeunes de leur communauté » dans Vivre ensemble et éducation dans les sociétés multiculturelles, sous la direction de Claude Carpentier et Emile-Henri Riard, Paris, L’harmattan, 2010, aux pp. 47 et 48.